Performance ou santé ?

par | Oct 10, 2025 | Articles, Focus

« Je suis sans cesse obligé de faire plus avec moins ». Qui ne dit ou n’entend pas ça à l’heure actuelle ? Augmentation de la charge, réduction des coûts, des budgets, du nombre de collaborateurs ; sans parler de l’hyperconnectivité au travail ou du déséquilibre pro/perso ; les conditions de la vie active connaissent une pressurisation et une tension sans précédents depuis 2019.

Selon une étude de 2024, 51% des employés américains déclarent avoir souffert d’un burn-out durant l’année (même s’il faut nuancer car on ne parle pas systématiquement de burn-out sévère) et, en France, on considère que 12% de la population active développe ou peut développer un burn-out sévère. Un test sur un échantillon de 2000 personnes effectué en 2023, montre que 51% d’entre elles rapportent un état d’épuisement physique important. L’Angleterre et la France sont les pays européens les plus touchés par le phénomène.

Cette pression en constante augmentation ressentie dans le monde du travail par beaucoup aujourd’hui est devenue une réalité avec laquelle il est urgent de composer, tout d’abord à un niveau individuel. Il est nécessaire de prendre conscience des risques et des enjeux et de savoir où se trouvent nos limites personnelles par rapport à la pression constante et aux conditions d’activité dégradées.

Il est fondamental de reconnaître les signes qui surviennent avant le début d’un épuisement trop important et le développement d’un burn-out sévère.

Selon les recherches de Nick Petrie, les signes avant-coureurs les plus fréquents sont notamment un comportement irritable envers les collègues et la famille, un sentiment de surmenage et, ce pourrait être un détail mais ce n'en est pas un, le fait de travailler le week-end pour « prendre de l'avance » pour le lundi. À cela, nous pouvons rajouter la lassitude et la fatigue mentales, le stress chronique ou un sommeil moins réparateur. Et, « last but not least », le ressenti général d’être pris dans une roue sans fin d’activités incessantes mais de ne rien produire en termes de « réelle valeur », ce qui impacte directement le sens et l’utilité de l’action et qui mène à un désinvestissement important.

Ainsi, si nous observons ces signaux dans notre quotidien, il est important de pouvoir réagir le plus tôt possible et de mettre en place des réponses pérennes et une « hygiène de vie plus équilibrée ».

Les pratiques du Triple Focus peuvent vraiment aider dans ce sens. Depuis 2016 et la mise en place d’un programme spécialisé épuisement et burn-out créé avec le partenariat de la clinique Sönnenpark à Graz, la Gesellschaft für psychotherapeutische versorgung tirols et l’équipe Ways & Lore Autriche, nous avons dégagé des lignes directrices principales à mettre en action très facilement tous les jours :

·      Pratiquer des techniques de concentration de refocalisation comme celles du Triple Focus pendant 5 minutes, 1 à 2 fois par jour. Ceci permet de couper la pression et l’habitude mentales d’être continuellement en activité. C’est un véritable break pour le cerveau. En tous les cas, même s’il n’y a pas de pratique de refocalisation, il est nécessaire de créer un temps sans rien.

·      Faire des coupures régulières durant la journée, en refocalisant (sur la base du point précédent) son attention pendant 30 secondes sans aucune activité (ni sur le portable, ni sur l’ordinateur, ni sur quoi que ce soit d’autre). Ceci, bien que très court, fait retomber la pression mentale et la fatigue qui s’accumulent tout au long de la journée. À effectuer une vingtaine de fois dans une journée.

·      Faire attention aux pics émotionnels durant la journée. Si on remarque qu’une émotion qui nous perturbe est en action, il est nécessaire de prendre le temps de l’apaiser en s’isolant et en la faisant retomber en se concentrant au lieu de la fuir. La bonne nouvelle est que, la plupart du temps, des toilettes sont à disposition dans la majorité des lieux. Si on n’y prend pas garde, le combo émotion perturbatrice + saturation de la pensée accélère le phénomène d’épuisement.

·      S’accorder du temps de repos mental, généralement le soir et le week-end. Tout le monde a besoin d’une réelle déconnexion, même si notre addiction aux écrans – notamment – nous dit le contraire. Il vaut mieux d’ailleurs une déconnexion régulière qu’une cure de déconnexion pendant 15 jours suivie d’un retour encore plus intense par la suite. Il est nécessaire de maîtriser l’outil et de ne pas en être l’esclave. Ce n’est pas une question de volonté, mais plus une question de cultiver petit à petit une habitude quotidienne, là encore.

·      Prendre le temps de la connexion humaine : réapprendre à véritablement échanger et prendre le temps pour cela plutôt que de vouloir à tout prix expédier l’échange parce qu’une tonne de dossiers à traiter est empilé sur le bureau. La qualité des échanges humains permet une meilleure compréhension de soi et de l’autre et une satisfaction beaucoup plus importante que de venir à bout de telle ou telle tâche. On ne néglige pas ce qu’il y a à faire, on le fait simplement mieux porté par cette satisfaction du lien humain. Dans cet ordre d’idée, il est également important de ne pas négliger l’équilibre vie privée/vie pro. Des balades dans la nature le week-end... en voilà une bonne idée !

·      Ne pas hésiter à se faire accompagner ou conseiller (et pas par l’IA qui aura nécessairement dans ces cas-là une réponse limitée). C’est souvent la solution lorsque nous sommes pris dans la spirale infernale des obligations/pression/résultats/postures. Il est important de pouvoir parler des signes avant-coureurs de l’épuisement avant que ce dernier ne s’installe.

·      Reprendre, de manière générale, du champ, de la hauteur, de l’espace… Se questionner régulièrement sur le sens de ce que l’on fait. Mesurer son taux de satisfaction vs son taux de pression/obligation. De même, faire attention au sentiment de se sentir prisonnier : « je n’ai que ce boulot-là pour nourrir tout le monde ». C’est généralement faux et ceci nous empêche d’avoir une action concrète lorsque cela ne va pas.

Voilà quelques-unes des actions à mettre en place en cas de signaux avant-coureurs d’épuisement que nous avons identifié depuis maintenant 10 ans.

L’épuisement et le burn-out ne sont pas des fatalités. Certes, les conditions globales se durcissent, mais nous pouvons toujours réagir de façon personnelle en mettant en place une autre façon de vivre et de faire.

Alors : performance ou santé, est-ce vraiment un choix ?

 

« From doubt to riches »

Chez Ways & Lore, nous entrainons les leaders en tension à maitriser l'incertitude grâce aux techniques spécifiques du Triple Focus. Par cet outil de développement de la concentration, nos clients gagnent en stabilité émotionnelle, en clarté de pensée et en force de création de valeur.

 

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